Randonnées en Charente Maritime du 17 au 31 Mai 2024.
Rendez-vous incontournable des débuts de saison 3C, les Randonnées de Printemps, initiées vers les années 2010 par Annie et René, nous emmènent vers une autre zone de marche.
Cette année, 3ème épisode des organisations du Team Debray – Clément. Après le Cotentin, et le Golfe du Morbihan, nous voilà en Charente Maritime. On connait tous un peu, Talmont, Royan, la Seudre pour ses huîtres, mais pourquoi ne pas découvrir, ce département, en marchant sur le bord de côte. Le team nous proposant de marcher ensemble, dans la bonne humeur et avec le sourire, on y va. Concrètement, un seul élément nous a perturbé : le temps. Il nous a amené un certain nombre de contraintes que notre guide suprême, Brigitte, a su gérer.
Accueil. Sur place on retrouve les habitués des marches et des petits nouveaux qui, ayant écouté aux portes se sont empressé de venir, au point qu’il a fallu dédoubler l’organisation et faire 2 groupes. Le co-accompagnateur, de notre groupe, sera Jacques et non Maurice. Dès les premières paroles de Brigitte, au briefing, le ton est donné : « Bienvenue aux vieux ». L’accueil est humiliant, qu’est-ce qu’on est venu faire là ! La seconde parole ne sera pas plus sympa car dès demain, parcours de 18 kms. On va en « Baver » dès le 1er jour ! Dans qu’elle galère sommes-nous venus ? Une parole apaisante, il y aura une « soirée tartines » et là, tous les vieux seront là. Na !
Aujourd’hui, c’est le grand jour, on marche !
Ce matin, ils sont tous là sur la ligne de départ, pour aller vers l’éguille. Enfin tous là, sauf un, François. François est déjà parti, bâtons en AV, pour faire son jogging. Il fera ça chaque jour pour entretenir sa forme. Dis Brigitte, tes petits vieux, ils ne sont pas si pépères que ça !
Lors de la marche on verra nos premiers carrelets
(Ce n’est pas du poisson) et les cabanes des pêcheurs aux multiples couleurs
(Dans l’église de l’Eguille, François nous chantera un extrait de Requiem. Formidable ! Au resto, on fera un super repas local.
Sur le circuit de retour au camping, on croisera des tables de pique-nique réalisées avec des vieux panneaux de circulation :
Question du jour : Que pêche-t-on dans la rivière Liman … ? de la limande. (Le liman est un petit cours d’eau de 8 kms, qui se jette dans la Seudre)
En fin de journée, une triste information : Maurice est aux urgences de l’hôpital avec Claudine qui a fait une mauvaise chute dans son camping-car ! Aïe ! Des côtes cassées !
Second jour de marche, par la visite de la ville de Saujon. La ville doit sa réputation, à la création des thermes en 1860. Ce matin, au démarrage, Christine veut nous épater en nous faisant voir ses pieds lumineux, en fait des pieds marqués par les ampoules de la marche de la veille. Les interventions de Chantal et du groupe éviteront un déplacement vers les urgences. Christian nous signalera que lui aussi a eu des ampoules, sur les gros orteils, mais qu’elles se sont éteintes toutes seules.
Sur la balade du matin, deux points à retenir, la boulangerie et l’intérieur de l’église de style ‘caveau’ avec peu d’ouvertures.
L’après-midi, en allant vers le village d’Ilatte, un de nous a pris une superbe photo de reflets d’arbre sur la rivière
et ensuite vision de nos premières cigognes :
Troisième jour, le démarrage est difficile. Il a plu toute la nuit, il pleut encore légèrement et la motivation n’est pas au RdV. On comptabilisera 7 désistements. On part quand même mais le final sera terni par la chute de Martine aux portes du camping. Fluette en apparence, Martine me parut fort lourde lorsque, prise par la douleur, elle décida de nous abandonner, l’espace d’un instant. Déplacement vers Talmont.
Talmont, dont l’église Sainte Radegonde est une des perles de l’art roman sur la cote ...
... nous est présentée par une certaine Monique(Tiens tiens ça me rappelle les boucles de la Seine) âgée de 82 ans.
Comme quoi l’enseignement d’avant était meilleur, et les élèves plus à l’écoute ; Monique nous cita, sans problème, la formule chimique du chlore. Le site de Talmont, que le département a mis en valeur, est devenu au fil du temps un village d’artisans sans perdre ses roses trémières et ses carrelets. La fin de soirée sera triste car Martine ayant une fracture de l’humérus nous quittera demain ! De plus, le site est placé en alerte orange, risque de submersion.
Ce mardi matin, on a la tête dans le cirage. Il a plu toute la nuit, le vent a bercé les C.C, il pleut encore et notre cheftaine nous annonce que le parcours de marche est annulé. Toutefois vers 10h30, la pluie ayant baissé d’intensité, mais pas le vent, on décide de s’aérer un peu.
Ce sera épique car avec nos capes de pluie, le vent nous pousse à faire du Wingsuit (Traduisez : vol en combinaison ailée).
La balade nous offre une vue formidable sur le site de Talmont. Après le repas, déplacement vers le camping Bois Soleil, de la pointe de Suzac, pour retrouver le groupe 1. Sitôt installé, je file vers la pointe de Suzac pour revivre un souvenir d’enfance. En effet, vers l’âge de 9 ans, j’étais venu en colo, ici pour un séjour de 15 jours. Miracle du temps, le centre de colo existe encore. Ce soir, riches instants de convivialité, nos organisateurs réunissent les 2 groupes autour d’un apéro dinatoire.
Mercredi, journée de détente et pour certain, jour des orgies. Christine se vante d’avoir mangé un bar entier et de s’être « barrée sans payer » (C’est pour la rime). Ceux qui sont allés à Royan ont beaucoup aimé l’église, le marché couvert dont le toit ressemble à la toile d’un parachute, les splendides maisons bourgeoises. Chantal est ravie de sa balade en vélo avec Francis.
Ce soir, jour 2 de rencontre des groupes, on fait une tartinade
Maurice nous offre le pineau local. Pineau aidant, les langues se délient et les blagounettes tombent. La meilleure sera sans conteste celle de l’ascenseur. « Une vieille dame monte dans un ascenseur au RdC. Au 1er étage, monte une dame qui se fait remarquer avec son parfum Dior, puis au second étage une autre dame se fait remarquer avec son N°5 de chanel. Arrive le 3ème étage, terminus de la dame du RdC. Avec détermination, la vieille dame sort sur le palier, lâche un pet et dit en se retournant «Lentilles de chez LidL »
Jeudi. Ce matin il faut éliminer les excès de la tartinade, alors, malgré une petite pluie, Rose dira « La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin », et le groupe s’élancera vers la pointe de Suzac.
Nous croiserons les blockhaus de l’époque allemande mais surtout nous suivrons un magnifique parcours le long de la côte, (photo 6369) avec découverte de petites plages et d’alignements de carrelets et retour par les sentiers dans la forêt de Suzac. 10 kms de bonheur.
L’après-midi, rando vers St Georges de Didonne, le phare et retour par la plage. L’église de St Georges ne nous laissera pas indifférent avec son style brut très net. Sur le retour, dans les eaux de la Gironde mourant sur la plage, bravant tous les dangers, le risque étant de se faire mordre par les crevettes, nos naïades se mettront… les orteils dans l’eau ...
Pourquoi les femmes ont t’elles pris ce risque ! Volontaires ou inconscientes ? Seul Patrick osa se joindre au groupe.
Vendredi. Il a plu toute la nuit et beaucoup ont mal dormi. Déplacement vers Meschers. L’installation sera compliquée car le terrain est saturé d’eau. Tout le monde gardera les roues motrices sur le dur pour pouvoir repartir. Départ un peu tardif pour une rando-journée, avec repas tombé du sac. Au programme, on va vers la plage des nonnes (Chic, chic, chic) ; en fait il n’y aura que des vieilles moules (des coquillages bien sur….) ! Toutefois on croisera tout de même 2 moulins, et de superbes villas. Au cours du parcours, un peu collant au niveau des chaussures, Christine chantera « On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue … ». On l’arrêtera pour éviter que la pluie ne revienne. Au retour de cette marche, où tout le monde semble crevé, une petite erreur de parcours fera dire à Martine « Ah non, pas ça !!! ».
Samedi ça commence mal. Christine me dit « Quand je te regarde, je pense a mon curé Poupel …. ». Est-ce un compliment, une moquerie ou le rappel d’un bon souvenir !!! Christine il faut qu’on cause !
Peu après le départ, conciliabule entre Micheline, Chantal, Patrick et Brigitte « Le petit chemin à droite, il est où ? »
En fait, il est si petit qu’on l’a dépassé, mais on arrivera tout de même à Talmont. Cette arrivée par le nord nous offrira une autre vision sur cette cité. Sur le retour, on verra à nouveau des cigognes.
L’après-midi, visite des grottes de Matata et Régulus.
D’abord habitat pour des gens pauvres, elles deviendront habitat pour ouvrier vigneron, divers travailleurs, puis résidences privées et pour finir en musée de la ville de Meschers. Ce soir, c’est la fête au campement, François chante « santiano » et des chansons de William Sheller ; Alain qui sent le printemps se développer en lui, parle amoureusement à Françoise, le chien de François boit du rosé dans le verre de Chantal, Gérard nous conte une histoire de toilette père, mère, fille et Jacques et Chantal (Du pays de St Thérèse) nous offrent leur pâté de fabrication maison avec du calva pur jus. Putainnnnn, ça arrache, c’est au moins du 70° ! Ce soir, (comme les autres jours) l’esprit club est là et c’est parfait.
Ce dimanche matin, tous les regards vont vers le propriétaire du camping car il n’y a plus de courant depuis 1h30 ! Cette nuit les frigos se sont mis en mode dégel. Vers 8h30, retour à la normale et déplacement vers le marché local des producteurs. Chacun y achètera ou du melon, ou des fraises ou des cerises. L’après-midi, déplacement vers le Camping-car Park de Mornac et là, c’est la galère pour ceux qui n’ont pas encore la carte d’accès. L’automate de ce site qui doit être inauguré dans 3 jours se plante lamentablement lors des démarches d’accès. Françoise en fera les frais au sens propre et figuré (elle sera remboursée ultérieurement), ainsi que Serge malgré l’aide de tout le groupe. Visite du village de Mornac sur Seudre.
Ce village, petit port de pêche ostréicole desservi naguère par une grande gare, est surtout devenu un village d’artistes ou prône, tout de même, une superbe église romane un peu identique à celle de St Georges de Didonne avec une frise décor à l’intérieur.
Ce lundi matin, la sanction tombe, moins 4 Pts pour Brigitte qui se trompe d’itinéraire – (En fait, juste une petite erreur du chemin d’accès à l’itinéraire prévu) - Ça devient intolérable, mais tout le monde le prenant bien et ce que l’on voit, en plus, est tellement joli que personne ne bronche !
Sur toutes les maisons de ce parcours, on découvre des animaux sur les murs, des dessins de bateaux (photo 6496), des fenêtres décorées et des noms de maison au-dessus des portes.
Chaque bâtiment de pêcheur a son inscription, ou son symbole, qui dénote la personnalité du propriétaire. Merci Brigitte de t’être trompée ! A titre personnel je te redonne tes 4 Pts ! L’après-midi, visite de la ferme du sel ou un beau saunier, également péneïculteur, très communiquant nous a présenté son village, son métier de saunier avec la fleur de sel, son activité annexe d’éleveur de crevettes et le train des mouettes qui propose un repas typique, de la région, à 85€ !
A Ronce les bains, début de journée par un « Happy Birthday » pour Christine. Ensuite, sur le parcours, un élan de solidarité sera vivement réprimé. De vilains moustiques attaquent les mollets découverts de Patrick, 5 femmes se jettent à son secours mais Christine veille au grain. D’un ton ferme elle écartera les opportunistes et dira « Holà mesdames, c’est mon anniversaire, il est à moi ». Plus loin, sur la plage, après avoir contemplé l’Ile d’Oléron, il faut monter sur la dune et c’est le drame ! Brigitte, à quatre pattes, se blesse.
Un déferlement de bonne volonté se met immédiatement en place, 5 personnes se mettent à son service. Une qui éponge le sang, une qui donne la gaze, une qui tient la gaze sur la plaie, une qui tient le sparadrap et la dernière qui tient la paire de ciseaux (Photo 6529), c’est géant ! Si le Guinness des records avait été là on avait notre inscription.
Cet après midi, beaucoup de désistement, pour aller marcher et c’est bien dommage car on croisera, sur le bord d’un chemin, de superbes sculptures sur des pierres (photo 6533) et on découvrira les villas du 19ème siècle de Ronce les Bains.
Le circuit était superbe. Ce soir, énième apéro du groupe, l’anniversaire de Christine. Cet évènement ne ravit pas Patricia car, à cause des apéros, Daniel ronfle et il parait que c’est horrible ! Entre les verres de limonade et les encas, Alain nous remémore un souvenir marquant. Il y a quelques années, en visitant la cathédrale de Beauvais il ressent un Splash sur sa tête. Un pigeon vient de le bénir. La quantité est telle que l’ensemble de la chevelure est noyée. Au-delà du côté négatif odoriférant de la chose, il y a eu un côté positif : les cheveux sont devenus plus blancs et le volume a augmenté. Morale de l’histoire, la merde de pigeon est nourricière.
Ce matin c’est la consternation, pour la visite de Brouage qui ne peut se faire que dehors. Il ‘tombe des cordes’ ! Au resto c’est « Sauve qui pleut » car on mange dehors.
Malgré un gros effort des restaurateurs, notre dégustation d’huitres et de crevettes, sous des empilements de parasols, sera problématique
Patrick secoue son parasol et se retrouve noyé, au niveau de son short, ce qui déclenchera, de la part de Rose, une remarque osée. Chantal se met à crier « Au secours ma petite culotte se mouille » et le reste du groupe, sous les capes cyclistes, essaie de rire de la situation mais ce n’est pas évident. Pourtant, les produits proposés étaient délicieux ! La visite de cette citée fortifiée, qui vit naître Samuel de Champlain, méritait plus d’attention mais sous la pluie … ! Ce sera la pire journée du séjour.
Toutefois, près de la porte sud et vers le port, on verra des graffitis, vraisemblablement faits par des marins.
Sur le toit des vigies, placées aux extrémités des murs de l’enceinte de la cité, des cigognes
Elles sont à 5 m de nous, c’est formidable. Après midi, en guise de café, marche vers Hiers. La pluie nous a accordé un répit de 1h30, on l’a pris.
Le dernier jour arrive, un petit tour de Port des Barques qui fera dire à François « Quel paysage magnifique nous est donné pour cette dernière journée » et dernière marche sur l’Ile Madame. Super tour de l’île qui nous a permis d’apercevoir, au loin Fort Boyard, plus près le fort de l’Ile Madame et de découvrir une plaque à la mémoire de 254 prêtres déportés et malades, morts sur l’île.
Tout a une fin : ce soir repas de fête pour terminer ce magnifique parcours en Charente Maritime ou, tout de même Brigitte et son acolyte Maurice nous aurons fait marcher sur 165 Kms. C’est inhumain, mais tellement bien organisé et mené par eux. Remerciements à Patrick et Chantal pour les aides au guidage et grand merci à Maurice de nous avoir amené sur ses terres. Entre nous, lors du repas, on a découvert des choses surprenantes, quoi que ! Alain nous dévoile que Françoise avait pour nom de jeune fille Maniable. On comprend pourquoi il l’a épousée et pourquoi il se sert encore de cet adjectif aujourd’hui (Je sens qu’Alain va me détester encore plus). On découvrira aussi les combats féministes de Patricia et on retiendra le moment d’anthologie lorsque Gérard et François chanterons ‘ Ma vie’ d’Alain Barrière. Du grandiose ! Au moment du café, devant une serveuse amusée et parce qu’on lui proposait une tisane, François conclut, à la manière d’Arletty, par « Verveine, verveine…, est-ce que j’ai une gueule de verveine !!!! ». Je ne vous dis pas ce qui s’était passé avant pour en arriver là…. Une très bonne ambiance.
Il est tard, le soleil se couche sur l’Ile madame
Demain on se quitte mais juste pour un an car Brigitte va rebondir et nous offrir, avec Maurice, le quatrième volet des Randonnées de printemps.
A bientôt Brigitte et Jacques et encore grand merci.
Serge POUPEL